Les décisions majeures du 65 ème sommet de la CEDEAO
Le dimanche 7 juillet dernier a eu lieu le 65 ème sommet organisé par la Communauté Économique des
États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, au Nigéria. Cette entrevue a réuni tous les chefs d’États
et de gouvernement des pays membres exceptés ceux de la Guinée, le Burkina Faso, le Mali et le Niger
tous suspendus en raison des coups d’États qui y sont survenus.
Lors de son discours d’accueil, son éminence Dr. Omar Alieu TOURAY, Président de la Commission de la
CEDEAO, a fait remarquer que face aux difficultés dont l’Afrique de l’ouest est confrontée ces derniers
temps, il y a quand même eu des accomplissements notables. Par exemple, l’investiture bien que
mouvementée du nouveau président de la République du Sénégal, le Pr. Bassirou Diomaye Faye.
Également, grâce à l’intervention de la CEDEAO accompagnée de l’Union Africaine (UA) et de
l’Organisation des Nations Unies (ONU), un traité de paix et d’unité nationale a été signé par les partis
candidats lors des élections présidentielles en Sierra Leone et législatives au Togo, respectivement
courant juin 2023 et avril 2024.
Des décisions concernant l’avenir de la communauté ont été prises surtout en ces moments où elle se
déchire peu à peu. Déjà auparavant avec la Mauritanie et bientôt de façon officielle avec le Burkina
Faso, le Mali et le Niger, tous trois membres de la nouvelle-née Alliance des Etats du Sahel (AES). Cette
65 ème session de la CEDEAO a souligné la nécessité d’améliorer les relations politiques et socio-
économiques entre les États membres. Cela à travers, l’idée toujours d’actualité de la création d’une
monnaie unique : l’ECO ; des problèmes d’insécurité alimentaire et de malnutrition, la mise en place de
moyens de transports adéquats dans la région pour la protection des personnes et des biens.
Il a aussi été question de discussions autour de la paix, de la sécurité et des différents gouvernements.
Il a été sujet des opérations de soutien à la paix concernant le processus de transition en Guinée. La
CEDEAO appelle à une collaboration avec la Guinée pour faciliter et assurer ce passage de pouvoir. Pour
terminer, s’agissant du cas de l’AES, la communauté se sent déçue du manque de partenariat avec les
autorités de Burkina Faso, du Mali et du Niger. Face à cette désintégration progressive de la CEDEAO, le
Président de la République du Sénégal, Pr. Bassirou Diomaye Faye a été choisi comme Facilitateur de la
CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l’AES.
Confirmation du divorce de l’AES avec la CEDEAO à travers ce 1er sommet
À la veille de ce 65 ème sommet entre des États membres de la CEDEAO, avait lieu à Niamey, au Niger, le
premier sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES). Encore appelée Liptako-Gourma faisant
référence à la région transfrontalière entre le Burkina Faso, du Mali et du Niger, l’AES était auparavant
un pacte de défense mutuelle créé le 16 septembre 2023 ; suite à la menace d’intervention militaire de
la CEDEAO contre le Niger après son coup d’État avant de devenir la Confédération des États de
l’Alliance du Sahel.
Durant cette 1 ère conférence, les chefs d’États de l’AES, les présidents du Burkina Faso, le capitaine
Ibrahim Traoré, du Mali, Assimi Goïta ainsi que du Niger, le général Abdourahamane Tiani ont débattu
sur l’évolution et le renforcement de cette fraîche alliance. L’AES vise la mise en place d’une nouvelle
figure de coalition politique, économique et sociale entre ses membres pour faciliter et accélérer leur
sortie du néo-colonialisme de la France.
Cela avait débuté depuis février 2024 avec l’éventuelle création d’une nouvelle monnaie dite « Sahel »
confirmée par le général Tiani lors d’une interview où il déclara : « La monnaie est une étape de sortie de
cette colonisation. (…) Il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France. » Pour
expliquer le fait que même si le franc CFA est utilisé par des pays africains, c’est toujours la France qui
en tire les ficelles. En plus, il s’est exprimé sur les raisons qui ont poussé les pays de l’AES à se retirer
de la CEDEAO : « Parce que pour nous, à partir d’une certaine date, la CEDEAO a cessé d’exister. (..)
Nous avons quitté la CEDEAO parce que la CEDEAO ou la CEDEAO, entre parenthèses n’était plus la
CEDEAO des pères fondateurs. »
Aussi, il a été évoqué qu’il y a déjà un substrat qui assure la protection des populations contre toute
menace d’agression terroriste, de rébellion interne ou d’hostilité extérieure. Concernant le domaine de
l’industrialisation, il y a des dispositions prévues pour les transformations des matières premières du
Sahel de façon locale. Ils ont mentionné en outre une meilleure édification des voies de communication
pour la sécurité des populations.
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