Le chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye est en visite en France, sa première sortie hors du continent africain. Il a pris part, ce jeudi 20 juin au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales.
Cette année, le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales a eu lieu jeudi 20 juin à Paris. Gavi, l’Alliance du Vaccin, a organisé cet événement. Fondée en 2000, elle vise à améliorer l’accès aux vaccins pour les enfants dans les pays pauvres. Le forum a rassemblé des représentants de pays occidentaux et africains, notamment du Botswana, du Ghana, de la Mauritanie, du Rwanda et du Sénégal.
L’importance et les résultats de la vaccination de nos jours
Des études montrent que durant ces 50 dernières années, les vaccins ont sauvé plus de 154 millions de vies, dont la majorité sont des enfants de moins de cinq ans. En effet, ce chiffre révèle qu’entre 1974 et 2024, 52 % de la réduction de la mortalité infantile en Afrique a été réalisée grâce à la contribution massive de la vaccination et 40 % de façon générale partout dans le monde. D’un autre côté, on remarque que les bienfaits du vaccin se prolongent au-delà de l’âge de 50 ans, avec une concentration importante pour les personnes âgées des régions d’Afrique et de Méditerranée orientale. De même, partout dans le monde, même à l’âge de 50 ans, des personnes continuent de bénéficier de la protection que procure la vaccination.
Gavi face à l’échec du COVAX
Gavi a également participé à la création de COVAX en 2020 avec l’UNICEF, l’OMS, ainsi que des fabricants de vaccins de pays développés et en développement, et d’autres aides financières internationales. COVAX était un dispositif multilatéral visant à rendre les vaccins contre la Covid-19 facilement et équitablement accessibles à tous les pays, quels que soient leurs financements. Malheureusement, il a cessé ses activités le 31 décembre 2023 suite à un échec cuisant. Le déploiement du vaccin à travers le monde a été effroyablement inégal, avec 84,3 % des vaccins administrés dans les pays riches, tandis que les pays pauvres, notamment africains, n’ont reçu que 0,4 %.
Les principales décisions prises lors de ce forum
Le sommet de Londres en 2020, après discussion sur l’accès rapide et équitable aux vaccins contre la Covid-19, n’a pas fait long feu. Pour éviter la répétition des erreurs qui ont conduit à l’échec du COVAX, le sommet de 2024, avec pour thème « Protecting our Future » (« Pour Protéger notre Avenir »), a appelé à une participation collective pour que la question des vaccins pour tous les continents ne soit plus un problème. Avec des interventions du Pr José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne, du président en exercice de l’Union Africaine M. Moussa Faki, du président de la République française M. Emmanuel Macron, du président actuel du Sénégal M. Bassirou Faye, jusqu’à la première dame des États-Unis d’Amérique Jill Biden et Bill Gates, l’un des plus grands donateurs de l’organisation GAVI à travers la Fondation Gates dont il est copropriétaire, ainsi que d’autres représentants étatiques mondiaux.
Le principal objectif du forum est la promotion de l’initiative AVMA (African Vaccine Manufacturing Accelerator), ou Accélérateur de la Production des Vaccins en Afrique en français. Plus de 1,1 milliard de dollars seront mis à la disposition des États africains pour obtenir de façon rapide et efficace encore plus de vaccins, voire qu’ils deviennent eux-mêmes producteurs de vaccins. L’Afrique représente environ 20 % de la population mondiale, mais ne fournit qu’environ 0,2 % des vaccins au niveau mondial.
Il a également été rappelé aux États d’investir le maximum possible pour accélérer les recherches afin d’aider l’Afrique et d’autres continents ayant un besoin urgent de ces vaccins.
Voici quelques extraits du discours du Président sénégalais, Pr. Bassirou Diomaye Faye :
« Par ma présence à ce Forum, j’ai voulu exprimer mon attachement personnel à la santé et la place qu’elle occupe dans l’action de mon gouvernement. L’histoire récente de la pandémie COVID-19 nous a montré combien nous étions vulnérables, mal préparés face aux pandémies et que par conséquent la santé doit être une priorité permanente. Il y a un peu plus de quatre ans, la Covid avait fortement bouleversé nos systèmes de santé et mis en danger les programmes de vaccination qui étaient alors relégués au second plan. La pandémie avait surtout mis en évidence les disparités structurelles qui existaient déjà entre pays développés et pays en développement en matière de vaccination. Un des défis majeurs pour l’Afrique aujourd’hui, c’est de produire des vaccins, des médicaments et diagnostics, mais également d’accéder aux plateformes de commercialisation pour participer pleinement à la lutte contre les menaces sanitaires futures. Dans la perspective de consolidation des acquis et de la réalisation de l’objectif de l’Union Africaine de produire sur le continent 60 % des vaccins utilisés sur place d’ici 2040, l’Institut Pasteur de Dakar a initié, avec le soutien du Gouvernement sénégalais, un programme de développement industriel estimé à 252 millions de dollars. Je remercie à ce sujet les pays, Institutions et organismes partenaires pour le soutien qu’ils apportent au Sénégal, en particulier dans nos efforts de promotion du vaccin et de la vaccination, au premier rang desquels figure GAVI. »
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