Le Sénégal a officiellement rejoint le cercle des producteurs d’hydrocarbures. La compagnie australienne Woodside Energy a annoncé mardi 11 juin le début de l’extraction de pétrole du champ de Sangomar, au large des côtes sénégalaises.
Woodside a commencé à extraire du pétrole du champ de Sangomar, le premier projet pétrolier offshore du Sénégal. Situé à environ 100 km au sud de Dakar, ce champ contient du pétrole et du gaz. Son développement a nécessité 5 milliards de dollars d’investissements et vise une production de 100 000 barils par jour.
« Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays », a déclaré dans un communiqué la compagnie qui opère le champ avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen).
Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), un autre projet à la frontière avec la Mauritanie, commencera sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) au troisième trimestre. Ce projet, développé par BP et Kosmos Energy avec Petrosen et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), devrait produire 2,5 millions de tonnes de GNL par an.
Suivre l’exemple du Qatar
La production de pétrole et de gaz au Sénégal servira à l’exportation et à la consommation domestique. Les perspectives économiques sont prometteuses. Selon Petrosen, les revenus pétroliers devraient dépasser un milliard d’euros par an pendant trente ans. Le secteur pétrolier et gazier créera de nombreux emplois directs et indirects stimulant l’économie locale. Selon le Premier ministre Ousmane Sonko, l’objectif est de suivre l’exemple du Qatar, premier pays producteur mondial de GNL.
« Si vous allez dans des pays comme le Qatar qui, 30 ou 40 ans en arrière, se résumaient à quelques tentes dans le désert, regardez ce qu’ils sont devenus avec une bonne utilisation de leur gaz naturel. Mais si nous ne prenons pas nos responsabilités, je peux vous assurer que le Sénégal ne gagnera pas un kopeck de son gaz » a déclaré Ousmane Sonko dans un discours, il y a trois semaines.
La « malédiction » du pétrole
Cette manne pétrolière s’accompagne de défis importants. Le Sénégal doit garantir une gestion transparente et équitable des ressources pour éviter la « malédiction » du pétrole. Le Président Bassirou Diomaye Faye a annoncé un fonds inter-générationnel pour assurer une utilisation responsable des revenus pétroliers. SEM Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko veulent renégocier les accords pétroliers et gaziers jugés défavorables au Sénégal. Cette démarche vise à maximiser les bénéfices pour le pays malgré le risque de décourager les investisseurs étrangers. L’extraction des hydrocarbures comporte néanmoins des risques écologiques. Le Sénégal devra donc adopter des mesures strictes pour minimiser l’impact environnemental.
Thierno Ly directeur général de Petrosen Exploration et Production a déclaré « le début de l’extraction du champ de Sangomar marque le commencement d’une nouvelle ère pour notre pays ». Meg O’Neill PDG de Woodside Energy a qualifié ce jour “d’historique pour le Sénégal et pour Woodside”.
Le président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance de cette nouvelle étape pour le pays lors d’une rencontre avec des écoliers de la banlieue de Dakar « Nous avons réservé des parts dans les ressources tirées de l’exploitation du pétrole pour votre génération et celles à venir » a-t-il affirmé rassurant les jeunes sur la gestion des ressources pétrolières
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