Lors d’un discours devant les étudiants le 16 mai en présence de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, le populaire Premier Ministre sénégalais Ousmane Sonko a vivement critiqué la présidence française.
Le leader de La France Insoumise (LFI) , Jean-Luc Mélenchon, a effectué une visite de quatre jours à Dakar, sur invitation du nouveau Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko. Cette rencontre a été marquée par des discussions sur la coopération politique et économique entre la France et le Sénégal, ainsi que par une critique franche de la politique étrangère française en Afrique.
Jeudi 16 mai, Mélenchon et Sonko ont co-animé un débat à l’Université Cheikh Anta Diop, attirant un large public d’étudiants intéressés par l’avenir des relations entre l’Afrique et l’Europe. Lors de cette conférence, le Premier Ministre sénégalais a vivement critiqué la présidence française, l’accusant de passivité lors de la répression contre son mouvement sous l’ancien régime de Macky Sall entre 2021 et 2024. Il a pointé du doigt la présidence Macron, l’accusant d’avoir encouragé la « persécution ». Il dénonce un « mutisme approbateur » de la France et de l’Occident. « Vous n’avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qui s’est passé », affirme M. Sonko. Il a accusé Emmanuel Macron d’avoir accueilli et « félicité » l’ancien chef de gouvernement sénégal Macky Sall « au pire moment ». « C’est une incitation à la répression, une incitation à la persécution et à l’exécution de Sénégalais qui n’avaient commis d’autre crime que d’avoir un projet politique », a-t-il dit.
Critique des relations avec la France
C’était sa première apparition officielle depuis sa nomination à la tête du gouvernement. Dans un discours de plus d’une heure, Ousmane Sonko, leader du parti des Patriotes africains pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a critiqué avec véhémence l’action passée et récente de l’Occident, de l’Europe et de la France, y compris pendant les années de confrontation avec l’ancien régime Macky Sall. Après avoir dénoncé les « relations léonines au détriment des Africains », le nouveau Premier ministre a plaidé en faveur d’une coopération fondée sur le respect mutuel et la reconnaissance des aspirations légitimes de chaque nation à la souveraineté. Il a également critiqué la présence militaire française au Sénégal, affirmant que cela compromettait la souveraineté nationale.
« Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique », a-t-il déclaré.
Tout en réaffirmant la volonté du Sénégal de collaborer avec tous les gouvernements, y compris celui de Macron, le Premier Ministre sénégalais a souligné la nécessité de prendre en compte la souveraineté du Sénégal dans les domaines monétaire et sécuritaire.
Leave a Reply